[Scusez pour le titre nul, j'étais en panne d'inspiration]

Poussant doucement la porte de la bibliothèque, Willow jeta un rapide coup d'oeil circulaire dans la salle. Personne. Enfin, personne d'autre que la vieille bibliothécaire, un rien rabougris, qui ne lui accorda à peine un qu'un regard avant de retourner à son livre, assise derrière le comptoir. Roulant légèrement les yeux, il secoua la tête avant de se diriger vers la table la plus proche, le bruit de ses pas sur le sol en pierre brisant le silence de l'endroit. Apparemment, ceux avec qui il était supposé passer sa retenue n'étaient toujours pas arrivé; c'était un rien agaçant, d'autant plus que McGonnagall ne lui avait même pas dit de qui il s'agissait – et qu'il avait, à voir sa tête, jugé plus judicieux de ne pas le lui demander.

-Bonjour à vous aussi, surtout, laissa-t-il échapper alors qu'il passait devant le comptoir d'emprunt, répliquant au regard noir de la vielle femme par un sourire en coin.

Tirant une chaise vers lui, il s'y laissa tomber fort peu élégamment, déposant son sac devant lui dans un bruit sourd. Puis, après une seconde d'hésitation, il s'empressa de retirer son uniforme, le roulant en boule avant de le balancer sur la chaise à côté de lui, le regardant un moment d'un air désapprobateur, ne gardant que la cravate de sa maison autour de son cou. Et tant pis si son uniforme finissait complètement froissé; ce n'était pas comme s'il n'avait pas déjà l'air d'avoir passé trois mois au fond d'un sac, de toute manière.'Saleté de robes...' Il préférait de loin ses vêtements moldus, de toute façon - chemise noire et pantalon de même couleur - que ces bouts de tissus qui semblaient ne plus vouloir finir. En plus, c'était un vrai suicide que d'essayer de courir avec ces trucs. Il ne comprenait pas que personne ne se soit encore cassé la figure dans les escaliers.

Puis, ouvrant son sac, il commença distraitement à sortir ce dont il allait avoir besoin. Ses livres: présents. Sa plume: présente. De l'encre: présent. Ses parchemins: prés... Ou pas. Fronçant quelque peu les sourcils, Willow retourna son sac, le secouant vigoureusement afin de le vider, regardant divers objets – sans aucune utilité pour l'instant – s'écraser devant lui dans un bruit qui fit sans doute grincer des dents la bibliothécaire. Mais pas de parchemins. 'Ah, génial...' soupira-t-il intérieurement. Il les avait sans doute laissé dans son dortoir, quelque part sous son lit ou sur une pile de vêtements. Évaluant un instant la possibilité de retourner à sa salle commune, il l'abandonna presque aussitôt. La tour était beaucoup trop loin; et il risquait de recevoir une autre retenue pour s'être présenté en retard à celle-ci. 'Bah... je leur en emprunterai et c'est tout...' Ils n'allaient pas dire non pour un stupide morceau de parchemin, pas vrai? Sauf s'il s'agissait de serpentards. Chose qu'il préférait, d'ailleurs, éviter; quoi que, c'était toujours drôle de les voir chercher l'insulte la plus... insultante de leur vocabulaire.

Posant son coude sur la table, appuyant son menton au creux de sa main, il laissa son regard errer un moment sur les quelques rayons en face de lui. Dire qu'il pourrait être occupé à faire quelque chose de beaucoup plus pertinent qu'une simple retenue; retenue qu'il avait obtenu pour une raison totalement idiote, osait-il ajouter. Il avait simplement oublié son devoir – qu'il avait prit la peine de compléter, en plus, soit dit en passant -, et elle avait décidée que cela signifiait qu'il ne l'avait tout simplement pas fait. 'Ah! Comme si...' Non mais, ce n'était pas de sa faute s'il l'avait laissé traîné quelque part, et qu'il ne se souvenait plus de ce qu'il en avait fait! Enfin, il aurait peut-être du se taire au lieu d'en rajouter. Il ne se souvenait pas vraiment de ce qu'il lui avait dit, mais semblait-il que McGonnagall n'avait pas trouvé ça drôle, elle. Mais de toute manière, ce qui était fait était fait. 'Et puis, voir la tête qu'elle avait vaut bien toute les retenues du monde' pensa Willow, son sourire s'agrandissant le temps d'un instant. Avant que son expression ne redevienne un rien ennuyée.

Parce que, malgré tout ça, il était encore coincé ici.

-Mph... nuit passionnante en perspective... marmonna-t-il entre ses dents, tapotant distraitement de sa main libre sur la table en bois.